Life is a long way - feat Ashleigh

Messages : 10 Date d'inscription : 18/09/2011 Age : 29 Etat d'esprit : Killer

Encore une rude journée pour Connor. Rude et banale. Elle avait été au lycée comme chaque jour, et comme chaque jour elle avait passé le temps à dessiner sur sa table pour faire passer les heures plus vite. A chaque pause, elle était allée fumer trois cigarettes seule ou en compagnie de Pete. Puis elle avait pris ses clic et ses clac, avait embrassé des yeux son Pete et s'était enfuie sans la nuit pour prendre seule son métro. Le métro était un passage obligé dans sa journée, et aussi celui qu'elle détestait le plus. Oui oui, encore pire que l'école. Elle n'avait certes pas à "travailler" ou à supporter les abrutis finis de sa classe, mais c'était encore pire : elle se retrouvait seule, physiquement cette fois, au milieu de cette foule d'inconnus qui ne la regardaient même pas, juste un ou deux de temps en temps qui se retournaient sur elle à cause de ses tatouages assez voyants. Elle était seule tout le temps. Physiquement non, mentalement si. Les seuls instants de bonheur que la vie lui accordaient était ceux en compagnie du seul être qui valait le coup à ces yeux sur cette terre. Mais dès qu'elle foulait la sortie du lycée, elle savait qu'elle était à nouveau seule. Perdue dans ce monde de fous.

Elle mettait sa musique à fond dans son casque pour se couper du monde extérieur, de ces gens trop pressés qui la fatiguaient et de ces couples trop amoureux pour être pudiques. Connor se leva et changea de place, irritée à la vue de ce blond mécheux et de sa copine kikoo bestah qui se roulaient des pelles sans gêne sur les sièges en face du sien.

« Allez vous faire foutre ! »

Leur cracha-t-elle dans les oreilles avant de se rasseoir quelques sièges plus loin. Ne prêtant aucune attention à la réaction du jeune couple ni à celle des passagers alentour qui devaient sûrement être choqués de ce langage peu châtier, Connor augmenta un peu plus le son à fond, quitte à en perdre l'ouïe. La voix de son amour d'Amy résonnait en elle. La jeune fille mit ses pieds sur le siège devant elle, s'attirant les foudres du passager d'à côté sans qu'elle ne le sache puisqu'elle avait les yeux fermés, à fond dans Back to Black.

Perdant la notion du temps et de la vie, Connor réussit à s'évader grâce à sa musique... Longtemps. Cela faisait déjà 2 fois qu'elle reprenait cette ligne de métro du début et qu'elle n'en descendait au terminus. Et cela durait longtemps, longtemps. Elle voulait à toux prix rentrer chez elle le plus tard possible : ne pas retourner là-bas, ne pas LES voir. Les voir, à quoi bon ? Elle, vautrée dans son lit avec une collection de bouteilles vides au pied du lit. Lui, absent ou alors avachi devant la télévision, fatigué, ailleurs. Et puis elle, la petite Connor qui faisait tout pour qu'on la craigne et la respecte, mais qui au fond, restait toujours dans sa chambre, seule.

La brune ouvrit les yeux et vit un spectacle qui ne lui plût guère. Une des bouffones de sa classe se tenait en face d'elle, sur le siège côté fenêtre. Connor se mit à mâcher son chewing-gum bruyamment et prononça d'un ton faussement surpris :

« Ashleigh. »

Messages : 24 Date d'inscription : 02/10/2011

Chaque fois c’était la même chose, un éternel recommencement, son réveil sonnait et instantanément cette question qui revenait tous les matins : « J’y vais ou pas ? ». Il s’était avéré que la réponse fut « non » cette fois-ci. Elle n’était pas allée en cours, mais lorsque vers midi elle se leva et elle retrouva sa mère ivre morte, blottit contre le corps nu d’un sombre inconnu, la jeune Russel avait changé d’idée : elle irait au bahut, même si ce n’était que pour l’après-midi.
Bien sûr, l’aperçu qu’elle avait eu de sa mère ce matin-là l’avait mis d’une humeur massacrante. Toute la journée elle n’avait cessé de s’énerver contre ses camarades, et même contre sa seule véritable amie, Summer, qui ne lui avait pourtant rien fait. Ce n’était manifestement pas un bon jour. Aussitôt avait-elle quitté le bahut, qu’elle s’alluma une clope. Elle décida de rester dehors quelques temps, histoire de se retrouver un peu seule avec soi-même. Qui aurait-cru que cette racaille d’Ashleigh pouvait s’avérer être une fille sensible, elle aussi ? C’était depuis la mort de sa grand-mère qu’elle avait développé une certaine sensibilité dont elle avait honte. Mais son abuela lui manquait terriblement, et puis se retrouver seule avec sa mère n’avait rien de facile. Cela faisait un peu moins de deux heures, qu’elle était là, seule, une clope à la main, les yeux brillants de larmes, assis sur un banc dans une rue non loin du lycée.
Finalement, elle s’était relevée d’un coup, honteuse de ce moment de faiblesse. Et en un rien de temps, elle s’était enfoncée dans le métropolitain de Bristol, après avoir écrasé sa clope avec rage du bout du pied.

Son métro ne tarda pas à arrivé, écouteurs enfoncés dans ses oreilles, elle ne la remarqua pas tout de suite. Elle prit place sur un siège, et c’est quand elle entendit, par-dessus sa musique, son prénom qu’elle releva la tête. Dans le fauteuil d’en face se trouvait une de ses camarades : Connor, si elle ne se trompait pas. Comme tous les autres, elle ne l’appréciait pas, et la brune ne devait pas non plus éprouver beaucoup d’amitié à son égard. Habituellement, Ash se serait énervée qu’une de ses camarades détestées ose lui adresser la parole, mais ce soir-là, elle n’était pas d’humeur… Le regard perdu, elle répondit du tac au tac :

« Ouais ? »

Puis, l’air toujours consterné, elle demanda sans réfléchir :

« Qu’est-ce que tu fous encore là ? Tu devrais êtres chez toi, comme tout le monde… »

Comme tout le monde… Comme ceux qui avaient une famille normale, des parents aimants et une vie qui n’avait rien de honteuse. Tout son contraire quoi. Mais peut-être que Connor n’avait pas non plus une vie très heureuse, après tout, Ashleigh ne savait rien d’elle, et à vrai dire elle n’avait jamais pris le temps de la connaître. Peut-être qu’elle n’était pas si seule tout compte fait, peut-être que dans sa classe, d’autre avait des vies tout aussi misérable que la sienne…